La coopération pour un développement durable et inclusif. L’apport spécifique de l’approche basée sur les droits de l’homme

En 2015, les dirigeants du monde, réunis par l’Organisation des Nations, ont adopté le Programme de développement durable à l’horizon 2030. Les États ont cherché à répondre aux problèmes qu’ils ont en commun, se heurtant à l’évolution du monde marqué par « l’urgence de mettre fin à la pauvreté et de créer une prospérité partagée sur une planète en paix et en bonne santé ». L’épuisement des ressources naturelles, la pandémie, les dérèglements du système financier mondial, l’enjeu numérique et les désagrégations politiques se présentent comme un défi pour chaque société. Dans ce cadre la coopération, aux différents niveau, (internationaux-transnationaux-régionaux), avec ses différents acteurs (civils-privés-publics), aurait à refonder ses principes, en reconnaissant la responsabilité de chacun dans l’interdépendance des systèmes. Dans cet ouvrage, l’auteure décrit des approches permettant une coopération performante pour chacun des coopérants et chaque personne dans la réalisation des objectifs du développement durable. Pour cela, son hypothèse est que la logique dominante actuelle de la coopération pour le développement inclusif et durable ne suit pas des pistes très efficaces, elle adopte souvent une approche des besoins formulée dans le mépris de certains droits fondamentaux des personnes et des peuples, y compris de leurs institutions et de leur environnement. Or les droits humains, ayant une valeur transversale fondamentale à la fois en tant que moyens et en tant qu’objectifs permettent, dans leur approche politique, une meilleure réalisation des objectifs communs comme les objectifs du développement durable. Pour garantir leur performance, l’auteure propose une nouvelle méthode d’évaluation systémique avec des indicateurs d’interconnexion. Une approche basée sur les droits de l’homme garantit à la fois la réalisation des objectifs du développement durable selon chaque « droit-objectif » et le renforcement de leur interdépendance. Cette méthode d’évaluation peut s’avérer complexe par la nature systémique de sa méthode et de ses indicateurs d’interconnexions. Ce sont dans les connexions, entre les ressources et leurs valeurs comprises dans leur diversité, que se trouve le principe d’un développement économique. Ainsi l’économie n’est plus considérée elle-même comme un secteur parmi d’autres, mais dans sa transversalité, elle est au service du développement synergique des capacités des personnes et des institutions. Ce qui permet aussi le décloisonnement des secteurs et une analyse interdisciplinaire, ainsi qu’une meilleure compréhension de la responsabilité de chaque personne et de chaque institution. Cette interdépendance donne une consistance concrète à la notion de « développement inclusif », inclusif des personnes, de leurs organisations et de leurs domaines, dans le respect de la diversité. Une telle coopération au développement pourrait répondre aux défis communs de l’humanité et à ceux des générations futures.